D'abord, je dois vous spécifier qu'hier, c'était la fête d'A., mon mari. Je dois aussi vous dire qu'il y a plus de deux semaines que je ne suis pas à la maison, et que, partiellement du moins, ça n'était pas prévu. C'est donc le jour de l'anniversaire d'A. et je n'ai rien pu lui trouver : pas de cadeaux, pas de gâteau, pas de souper seulement. Rien! Nothing! Nada! J'ai une journée, pendant qu'A. est au boulot, pour remédier à la situation, et je compte bien en profiter au maximum. Une petite note aussi : je déteste avoir chaud. Hier, il a fait très chaud. Trop chaud.
Nous sommes donc le matin du 7 juillet. J'ai pris un bain en vitesse, me suis vêtue de vêtements légers (aussi légers que me le permette ma silhouette), j'ai enfilé mes nouvelles sandales (achetées il y a quelques jours dans un petite boutique asiatique de la rue Ontario, près de chez ma soeur) et je suis partie tôt dans l'espoir de terminer mes emplettes avant que la canicule s'installe.
[Une parenthèse sur les paranthèses : je les utilise aussi à outrance (faudra encore vous y habituer!)]
Premier arrêt sur ma liste : le Valet d'coeur. Une boutique sur la rue Saint-Denis (à la hauteur de Mont-Royal) où les fans de
role-play, jeux de société, manga, figurines et autres gadgets de colletcion, etc, trouvent ce qu'ils cherchent; l'endroit parfait pour trouver un cadeau pour A.. Il est 10h, et je me heurte à une porte close. On ouvre à 11h30. Grimace. Voilà qui va nuire à mon
planning. Je ne peux effectuer mes autres courses en attendant, puisqu'il s'agit d'aliments périssables et que sous cette chaleur, ils vont effectivement périr. Je me résigne donc à poursuivre ma marche, peut-être me trouver un petit café pour aller y boire quelque chose en attendant. J'avance donc sous un soleil qui se fait déjà enthousiaste. Je me promène depuis un moment lorsque je sens une douleur à mon orteil gauche, orteil que je me suis récemment fracassé sur une patte de table et qui en porte depuis les stigmates (gauche et va-nu-pied, c'est moi!). Je vois du rouge. Sur ma sandale, sur mon gros orteil et sur son voisin. Merde! La plaie s'est ouverte et je saigne! Je me trouve un banc de parc, y pose les fesses et entreprend de nettoyer l'avant de mon pied avec un mouchoir et ma salive. Je n'ai pas beaucoup de succès, mais bon... J'arrête l'hémorragie. J'attends un peu, puis je repars. Mon pied me fait toujours mal. Réalisation : à chaque pas que je fais, la courroie de ma sandale qui passe entre mes orteils tend la peau à côté de la plaie et celle-ci s'ouvre à nouveau. Re-merde! Je n'ai pas envie de retourner à la maison (j'en suis déjà fort loin), mais je peux difficilement passer l'après-midi à me balader de banc de parc en banc de parc. Que vais-je faire?
J'ai besoin de godasses (ce que les gens normaux appellent des souliers en toile)
anyway. C'est le moment où jamais de m'en acheter. Un rapide tour d'horizon m'informe qu'autour de moi, il n'y a que des boutiques ou des magasins genre Aldo. Mouais... Je n'ai pas envie de payer 80$ pour des souliers que je compte porter pour jouer dehors, dans le bois ou dans la boue. J'ai un flash : le Centre Eaton =
Payless + climatisation. C'est un peu loin, mais je suis près d'une bouche de métro alors, c'est faisable.
Go!
Pas de panne, pas de ralentissement; belle journée pour prendre le métro. J'arrive au Centre Eaton et en moins d'une demi-heure, je me retrouve devant le
Payless. C'est la vente trottoir, tout est en spécial.
Cool. Je suis chanceuse dans ma malchance. J'y trouve une chouette paire de godasses, et en plus, des sandales sans une ganse entre les orteils à un prix plus que décent. Dès que je sors du magasin, je file au niveau du bas et j'enfile mes nouvelles sandales. Ouf! Il est 11h, et j'ai le ventre qui commence à gronder. J'ai plus ou moins envie d'un repas alors je m'attrape un jus empli de purée de fruits (ça devrait m'aider à tenir d'ici à mon retour à la maison). Je me suis à peine assise pour déguster mon jus que l'on m'accoste. C'est une toute petite femme, asiatique aux cheveux grisonnants, qui me demande timidement de l'aide dans un français boiteux mais combien appliqué! Elle me montre une petite carte. "Je dois me lendle là", dit-elle en me pointant une petite carte. Elle cherche le tunnel pour se rendre à la place Ville-Marie. "Je vais vous le montrer", lui dis-je, alors qu'elle me remercie à profusion. Je la conduit au tunnel et lui dit au revoir, alors qu'elle s'y engouffre de son petit pas. Bon... Tant qu'à être debout, je crois qu'il est temps pour moi de repartir.
Il est 11h25 lorsque je débarque au métro Mont-Royal. 5 minutes à tuer. J'apperçois le Jean Coutu au coin de la rue. J'ai besoin de shampooing, alors autant y aller maintenant. Shampooing et revitalisant pour moi, shampooing pour A., petite brosse pour laisser dans ma sacoche, anti-
swing. Visite productive. C'est le temps d'aller au Valet.
J'y entre sans trop savoir ce que je vais y acheter. À vrai dire, je devais trouver pour A. le jeu "
Okami", à la Wii (un jeu fantastique! à essayer absolument!), mais au final, nous l'avons acheté pour nous faire un petit cadeau d'anniversaire de mariage (6 ans déjà, ça ne me rajeunit pas!). Je fouille. Je trouve. Des boîtes et des boîtes! Je commence à être chargée comme une mule (je donne raison à ceux qui osent prononcer mon nom "Âne-Marie" [j'ai HORREUR de ça]).
Dernier arrêt : la petite boulangerie Portugaise proche de chez mon frère. J'y achète deux petites pizzas et 4 pâtisseries, question de fournir à A. un souper d'anniversaire digne de ce nom. Encore des boîtes! Je m'attrape aussi une bouteille d'eau. Il est passé midi, le soleil plombe et je suis en nage à transporter mon bagage. Il est midi, dis-je, et donc le soleil à son zénith n'offre que très peu de zones d'ombre. Sur le trottoir en avant de moi, j'aperçois un arbrisseau dont les longues branches forment un dôme au-dessus du chemin. Je change de bord de rue et je m'y glisse avec un plaisir évident. Malgré chaleur et fatigue, je prends le temps de repérer un moineau qui grouille dans les branchages. Il porte en son bec quelques brindilles. Retouches au nid, Monsieur Moineau? J'atteins enfin l'allée aux peupliers (une ruelle flanquée d'arbres du même nom qui conduit jusqu'à un parc). Je suis presque arrivée.
Petite pause. J'ai beau être à quelques minutes de marche de ma destination, j'ai besoin de réorganiser mes paquets, et de me réhydrater. L'eau fraîche qui coule dans ma gorge endolorie est aussi délicieuse qu'un champagne. Ouf! Je change quelques boîtes de sac, reprend mon souffle et poursuit mon chemin. Je suis guidée par un fantasme. Je me vois arriver chez moi, serrer le périssable au réfrigérateur et filer dans ma chambre, me laisser tomber sur mon lit et allumer la fan qui trône sur ma table de chevet au max. Confort + vent = bonheur.
J'y arrive, j'y suis! J'entre et je me fais dévisager séquenciellement par mes trois chats. Qu'importe! Je fais exactement ce que j'ai envisionné : frigo; lit; fan. Effectivement, c'est le bonheur.
Et je conclus en vous disant qu'A. a bien aimé souper et cadeaux. Ouf!