Il y a quelques instants à peine, mon oeil a capté le mouvement d'une ombre sur le store de ma chambre. J'ai cru qu'il s'agissait de quelqu'un. Ça n'aurait pas été la première fois, si certains d'entre vous se rappellent ma mésaventure avec un peeping Tom les tous premiers temps que nous étions établis dans notre appartement (une histoire moins pire que l'idiot qui a abîmé ma fenêtre et le mur avant, mais tout de même...). Mais c'est aussi que je soupçonne le personnel du salon de massage d'à côté, qui doit fumer à l'extérieur pour ne pas contrevenir à la loi, de venir fumer chez nous les jours de pluie, puisqu'on y est à l'abri des caprices de Dame Nature. Alors, quand j'ai vu l'ombre, je me suis dit : "Il ne pleut pas, pourtant, mais tant pis! Si au moins je peux prendre le coupable sur le fait, ça sera toujours ça de pris"! Que des gens viennent fumer sur mon terrain arrière, je trouve ça plutôt mal élevé, mais je serais compréhensive. Personne n'aime se faire tremper. Le problème, c'est que ces fumeurs jettent leurs mégots n'importe où, quand ils n'ont pas l'audace de carrément botcher sur les briques qui nous servent de barrière psychologique pour les chats et que l'on a remplie de paillis. Ça, c'est carrément irrespectueux, et c'est quelque chose qui me frustre au plus haut point! Déjà qu'on a à subir leurs odeurs de champ brûlé (pas toujours de la cigarette, hein?) lorsqu'ils fument sur leur terrain...
J'aimerais bien tendre l'oreille pour vérifier si je ne puis identifier un bruit qui me confirmerait la présence d'éventuels visiteurs, mais la fenêtre de ma chambre est fermée. Elle est fermée parce qu'une bande de &*$%/"&* (insérez ici votre injure préférée) de la ville de Montréal ont décidé qu'ils ne donneraient plus d'amendes aux gens qui laissent pousser de l'herbe à poux sur leur terrain, et donc l'air est saturé du pollen de cette *?*$"%?& (insérez ici une autre injure au choix; ça peut être la même que tout à l'heure, mais je vous conseille de varier un peu) de plantes. Et cette année, je ne sais pas pourquoi, mais mes allergies sont décuplées. Je porte donc le look petit-reine-au-nez-rouge depuis déjà trois jours, et j'ai mal au diaphragme à force d'éternuer (et ça, c'est EN PRENANT des Réactines!). Je vous invite d'ailleurs, si jamais vous avez un surplus de colère à évacuer, à pester contre mes *&"/$&*% (insérez ici la première insulte, puisqu'il s'agit des mêmes injuriés) en mon nom. Je ne sais si ça me fera du bien, mais ça vous en fera probablement à vous alors, ne vous gênez pas pour moi!
Mais bon... Je m'égare (comme à l'habitude...). Il y a donc cette ombre à la fenêtre, et ma seule façon de savoir ce qui se passe, c'est d'aller y voir. Je me lève, je m'approche subtilement (faudrait pas effrayer mon ou ma coupable), puis, je regarde rapidement par le store : rien! Je me penche d'un côté, puis de l'autre pour m'offrir un meilleur survol de la cour, mais je n'y vois pas plus de fumeur ainsi. Je fronce les sourcils. Je pourrais toujours sortir dehors pour aller voir, mais la crise d'éternuements qui pourrait en découler m'en décourage.
Je retourne donc à ma place. À peine ais-je posé les fesses sur ma chaise que je revois l'ombre sur mon store. Ah non! On se moque de moi ou quoi? Cette fois, je me presse vers l'arrière. Je lève le store et... Rien, bien entendu. La digne fille de son père en moi lance mentalement une litanie que certains reconnaîtront.
Bon. Du calme. Il y a une explication logique à ce phénomène, et ça n'est sûrement pas qu'il y a un fumeur dehors qui veut jouer avec mes nerfs. Je scrute les environs. La ruelle est totalement déserte. Même Champion, le chat volubile de la voisine d'en haut n'est pas à son poste dans l'escalier. Cette ombre qui ressemble à une tête ne peut tout de même pas être celle de ma corbeille de fleur, elle est beaucoup trop basse. Je remarque alors que le soleil qui décline est à ce moment reflété sur l'avant de notre minivan. Je lève les yeux vers le ciel, me penche, et vois les vêtements de la voisine qui se balancent sur la corde à linge au gré du vent. Et bien voilà. Ce que je vois, c'est le reflet de l'ombre des vêtements reflétés sur la minivan.
Bon... Je n'ai pas encore mis la main au collet du visiteur disgracieux qui pollue ma cour, mais au moins, je viens de faire de la géométrie appliquée (est-ce vraiment une compensation?).
les Cavaliers
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RÉSUMÉ : Pendant la guerre de Sécession, le colonel nordiste John Marlowe
est chargé d'ouvrir la route du Sud : avec un détachement de cavaliers, ils
ont p...
3 weeks ago