Thursday, November 20, 2008

Confusion "Squalesque"

J'étais confuse. Je ne le suis plus. Merci Wikipedia! ;)

Sérieusement, je vous ai déjà dit que j'aime bien les émissions sur le monde animal, mais ça faisait un bout de temps que je me posais des questions sur le monde des requins. Mon problème venait en fait du fait que les noms des requins sont contre-intuitifs dans leur traduction.

Ainsi, le requin que l'on appelle bull shark en anglais, ne s'appelle pas requin taureau en français, mais bien requin bouledogue. Il existe bien un requin taureau en français, mais il s'agit de la même espèce que ce que les anglophones appellent le sand tiger shark. Bref, bull shark = requin bouledog, et requin taureau = sand tiger shark.

D'où vient cette confusion? Je n'en sais rien, mais je puis vous dire que le nom latin du requin taureau est Carcharias taurus ce qui laisse présupposer, à tout le moins, que le nom français est plus proche du nom d'origine. :) Et puis, qui sait, bull, bulldog, ça se ressemble. C'est peut-être ça qui a mélangé les anglos!

Mentalité Américaine

D'abord, avant de commencer, je veux m’excuser de vous pondre un roman de la sorte aujourd’hui. J’en avais long à conter! Deuxièmement, je veux vous dire que ce post va contenir des SPOILERS sur un épisode de la première saison de Bones, un épisode de la deuxième et un de la troisième saison de C.S.I. et un de la deuxième saison de Desperate Housewives. Alors, si vous avez l'intention d'écouter éventuellement ces séries, cessez de lire ICI! ;) Comment tout ça se connecte, astheure? Je vous explique :

D'abord, parlons C.S.I., puisque c'est par là que tout a commencé. Mon intérêt pour les forensic sciences, je veux dire (je fais ici une parenthèse pour confesser mon flagrant manque de vocabulaire français dans le domaine des sciences du crime, mais comme la majeure partie de la documentation que je trouve est en anglais, ben, c'est ça qui est ça...).

A. et moi avions entendu parlé de l'émission C.S.I., mais ne l'avions jamais écouté. Puis, un soir, alors que nous voulions regarder quelque chose à CTV et que l'horaire avait encore changé (heureusement, CTV s'est calmé pour ça, mais pendant un temps, l'horaire changeait sans cesse, et même si on consultait la grille sur leur site web, on était pas toujours garanti de tomber sur ce que l'on cherchait parce que le site lui-même comportait des contradictions, et les émissions ne suivaient même pas toujours ce qu'on nous annonçait sur le web!), nous sommes tombés sur un truc de C.S.I. et nous sommes dit : "Tient, c'est l'occasion de voir de quoi ça à l'air". La prémisse de base est assez simple : une jeune femme, abandonnant le collège et s'apprêtant à retourner chez elle, disparaît de sa chambre des résidences. Le chauffeur de taxi qui devait la prendre l’a aperçu par la fenêtre, elle lui a fait signe mais n’est jamais venu à lui. L’enquête commence. On pense à une fugue. Puis, on retrouve le cadavre. Un meurtre? À mesure que l’enquête progresse, on saute d’un suspect à l’autre. On déterre des secrets. Le rythme est soutenu, le visuel intéressant, et le sujet intriguant. Jusqu’à la conclusion qui nous plaît. Un accident, au final. Pas de méchant. A. et moi nous regardons. Si tous les épisodes sont dans le genre, c’est une émission pour nous. Bien sûr, il y a de moins bon épisodes dans la série (y’en a même qui frôle le moche), mais en général, on a droit à un produit de qualité. Et, un immense plus pour moi : c’est pas tout blanc, ou tout noir. Y’a des zones de gris.

Mais bon, je saute maintenant dans Bones, puisque c’est un épisode de cette série (qu’A. et moi commençons à peine à écouter) qui m’a poussé à écrire ici aujourd’hui. En fait, la prémisse est encore très simple : un jeune homme, qui est sur le point d’être exécuté par injection létale, fait pression sur sa nouvelle avocate pour porter encore une fois sa cause en appel. L’avocate contacte un des personnages de la série, réussi à obtenir son aide dans la recherche de tout élément pouvant amener la tenue d’un appel. Or, cela faisait 10 minutes que l’émission était commencée, et j’avais la certitude que le jeune homme était bel et bien coupable du meurtre dont on l’accusait. Pas parce que j’avais vu à travers le scénario et “prévu” le punch (quoique ça m’arrive souvent), mais juste parce que j’avais la pesante impression qu’une émission Américaine grand public ne pouvait juste pas “contester” la validité de la peine de mort. Il ne pouvait pas y avoir d’erreur. Et effectivement, c’est le cas. Ça ne veut pas dire que cette émission n’était pas intéressante. En fait, même si je savais que le type allait être coupable quand même, j’ai tout de même été surprise, et intéressée par la fin qui se proposait. Évidemment, ça s’est un peu gâché quand, de retour à la prison, on rencontre à nouveau le jeune homme et qu’il est maintenant un gros sale perverti pas trop subtil (maintenant qu’on sait qu’il est méchant, il a plus besoin d’être bon acteur, après tout!).

Ça me titille probablement parce que, moi-même, je suis contre la peine de mort. La loi du talion, moi, non merci, pas vraiment. Et j’aspire à vivre dans une société qui s’efforce de démontrer que la vengeance n’est pas la façon de traverser un deuil née de la violence. Oui, la société a le droit (et le devoir) de protéger les individus qui la constituent, mais j’ai de la difficulté avec le concept de “résoudre” un problème par une “solution” qui est elle-même une réplique du problème à la base. On tue ceux qui tuent, parce que c’est pas bien de tuer. En tout cas... Il s’agit de mon opinion, et je n’ai pas la prétention d’avoir la science infuse. Et puis, loin de moi l’idée de vous faire une montée de lait philosophique! J’arrête ça ici. ;)

Toujours est-il, dans mon épisode de Bones, que le seul personnage n’approuvant pas de la peine de mort (excluant le condamné, bien entendu) est l’avocate du jeune homme, qui est allégrement dépeinte comme une idéaliste naïve qui se fait manipuler par son client. Tous les autres personnages qui mentionnent leur opinion sont pour la peine capitale : l’agent du FBI et son patron, l’antropologue, les parents et l’avocat de la jeune victime (pour ne citer que ceux qui sont évidents). Et on nous bombarde de scène tragique, avec les parents éplorés qui s’exclament : “Won’t this ever be over!? Won’t we ever have closure?!”. Parce que, pas d’exécution = pas d’acceptation, pas de fin. Évidemment. Bon, j’admets que c’est facile pour moi de monter sur mes grands chevaux. Je ne connais personne qui n’ait été assassiné, et le décès d’un enfant, pour un parent, est toujours quelque chose d’atrocement difficile à accepter, alors j’imagine que perdre une fille comme ça, ça doit pas être du gâteau. Et puis, je sais pas moi, ce que ça me ferait dire ou faire, la colère.

Je reviens à C.S.I., ou un épisode nous propose une situation semblable à celle dépeinte dans Bones. Un tueur en série est sur le point de se faire exécuter. Or, le jour de son exécution, on retrouve un cadavre tout frais, portant la signature du tueur en série (avec, sur le corps de la victime, des détails précis du modus operandi n’ayant jamais paru dans la presse). On ouvre alors une enquête pour s’assurer qu’on est bien sur le point de tuer le bon gars et pas un innocent. Le personnage qui mène l’enquête, la femme même qui a mis le tueur sous les verrous la première fois, se replonge dans ses dossiers en menant en parallèle l’enquête sur le nouveau crime. Cette histoire pousse la femme à remettre ses convictions en question. Au cours de l’émission, elle demande à un de ses collègues son avis (pour), et se rend bien compte que son supérieur, lui, pense tout autrement. Mais bon, au final, le tueur est bien un tueur. Le hic, c’est qu’il avait un complice et que celui-ci cavale toujours. Mais bon, dans le cas qui nous concerne, la mise à mort est justifiée, et notre enquêteuse n’a plus à remettre ses convictions en question. L’exécution à lieu, mais au moins pas dans une ambiance de “justice has been served!”. C’est assez froid, assez neutre. Et lorsque l’enquêteuse sort de la prison, elle se faufile parmi la foule de protestataire qui se ballade avec leur pancarte “death penalty is murder”. Au final, la société avait raison (après tout, on n’exécutera jamais plus des innocents pas erreur, maintenant qu’on fait attention!), mais l’émission est assez bien fait pour que, je crois, les gens des deux pôles se sentent respectés dans leur opinion.

Par contre, faut oublier C.S.I. Miami pour le respect et la subtilité. J’ai horreur de C.S.I. Miami. Je le précise. Au début, j’aimais bien, mais vers le début de la 3e saison, l’émission a pris un tournant entre Miami Vice et 24h, et ils m’ont vraiment perdus. Et là, je grince encore des dents quand j’entends dans ma tête le personnage d’Horatio Cane dire à son collègue de New York, à propos du type qu’ils viennent d’arrêter quelque chose dans le genre de : “Je veux que ce criminel soit jugé en Floride, parce que dans votre État, vous avez la peine de mort mais vous ne l’appliquez plus depuis longtemps, et moi je veux que ce salaud paie pour ce qu’il a fait”. Brrrrrr...

Desperate Housewives, maintenant, puisqu’il ne reste que ça. Une autre émission dont vous ne devriez regarder que la première saison, puisqu’ensuite, c’est la pente descendante (remarquez, je ne suis plus alors, ça a peut-être repris du mieux). Dans la deuxième saison, le personnage de Bree est courtisé par son pharmacien (je ne me souviens plus de son nom, et même si je pourrais juste ouvrir Firefox et fouiller 30 secondes, je ne le ferai pas puisque je vais me faire plaisir : je vais appeler le pharmacien Andreas, à la mémoire d’un imbécile que ma soeur connaissait et qui était la réplique réel du personnage du pharmacien [c’est d’ailleurs pour ça que j’ai oublié le nom du personnage]). Andreas, donc, a tué le mari de Bree, malade du coeur, en lui donnant de mauvaises prescriptions. Il s’efforce de consoler Bree et de la charmer, ce qu’il réussit jusqu’au moment où le chat sort du sac. S’en suit alors une chasse à l’homme. C’est finalement Bree qui retrouve Andreas, ou plutôt c’est Andreas qui contacte Bree et lui demande de venir l’aider. Celui-ci est dans une chambre d’hôtel et il vient d’ingérer une importante quantité de somnifère. Lorsque Bree arrive, Andreas lui fait le coup de : “Je veux me suicider parce que je suis plein de remords d’avoir causé la mort de ton ex”. En fait, c’est clair qu’il veut faire pitié et qu’il est certain que Bree va gober et appeler des secours. Mais ça ne fonctionne pas. Bree lui laisse croire qu’elle a téléphoné au 9-1-1, mais il n’en est rien, et elle le regarde mourir. Où est le rapport avec la peine de mort (parce que ça, c’est un meutre)? J’y viens.

Que l’épisode de Desperate Housewives est comme il est ne me dérange pas. Si j’écoutais la télé pour ne jamais voir des gens agir de façon répréhensible, je n’écouterais rien du tout! Et puis, c’est le genre de situation qui peut-être hyper intéressante. Ce qui m’a choquée, c’est l’histoire que le créateur de l’émission, Marc Cherry, raconte à propos de l’épisode. Cherry raconte que, lorsque Marcia Cross, l’actrice qui joue Bree, a lu le script de cette scène, elle est venue le trouver, épouvantée : “C’est horrible! Mon personnage ne peut pas faire ça, lui dit-elle, c’est monstrueux. Elle commet un meurtre gratuit. Plus personne ne va aimer mon personnage”. Et Cherry poursuit son histoire, tout sourire et raconte comment il a réussi à convaincre Marcia de faire la scène en lui disant que “ça n’était pas grave qu’elle tue Andreas, puisque 51% des Américains sont pour la peine de mort. Et puis, elle ne commet pas un meurtre : elle rend la justice! C’est un ange de la mort”. Brrrrr... Encore. Moi, je suis plus de l’avis de Marcia. C’est monstrueux.

Sinon, je vous disais que j’aimais écouter des émissions sur les forensic sciences, pour m’informer. Certes, j’aime bien découvrir comment, en analysant les copeaux d’une branche d’arbre, on peut inculper quelqu’un de meurtre, mais je n’ai pas ensuite besoin de voir la mère de la victime qui dit, parlant du meurtrier : “Heureusement, il va bientôt mourir, et je vais enfin pouvoir dormir en paix”. Encore moins du policier qui dit : “Il ne mérite aucune compassion puisqu’il n’a aucun regret pour ce qu’il a fait. Il a juste ce qu’il mérite”. Et de l’agent du FBI qui dit : “Il est important que justice soit rendue”. Et finalement du narrateur qui conclue : “Bientôt, cette histoire sera terminée car le meurtrier sera mis à mort, et tout ceux qui aimaient la victime “will finally find closure” (je ne trouve pas la tournure française)”. Vous trouvez peut-être que je caricature, mais si c’est le cas, je vous invite à vous taper les “vendredis policiers”, à Canal D.

Bref, ce que j’essaie de faire valoir, c’est que je trouve ça déplorable qu’une majorité d’émissions Américaines très populaires, en ce moment, servent soit carrément d’outil de propagande à des politiques controversées (je tremble à la seule mention de 24h), ou puisse à peine adopter une position contre la tangente de l’État. Censure? Ou simplement le reflet d’une société qui se déplace encore vers la droite (l’un ne va-t-il pas sans l’autre, de toutes façons [ouch! j’exagère probablement]). Que ce soit l’une ou l’autre de ces options, je trouve ça inquiétant.