Tuesday, June 15, 2010

"I told you so", ou "AM et les plaisirs coupables"

Ce matin, je me suis permis de me lever un peu plus tard que d'habitude. Généralement, je me lève quand A. part pour le travail. Mais ce matin, j'ai été réveillée à 6h45 par les voisins d'en arrière qui faisait emporter par un gros truc le container métallique dans lequel ils jettent leur vidange de rénovations. Pas l'opération la plus discrète, mettons...

J'ai finalement réussi à me rendormir plus tard, aussi, quand le réveil d'A. a sonné, j'avais pas vraiment envie de me lever. Quand A. s'est levé, je me suis lové à sa place. J'aime faire ça, parce que le lit est tout imprégné de son odeur... Je lui ai dit au revoir à son départ, mais je suis restée couchée, et je crois bien avoir somnolé une petite demi-heure encore. Quand j'ai à nouveau émergé, je me suis rendue compte que Calypso dormait à mes pieds. J'ai remué un peu, et ai réalisé que Paprika était quand à elle couchée contre ma cuisse. C'est très rare qu'elle vient si près de moi quand je dors. Souvent, elle va se coucher au pied du lit, mais rarement vraiment contre moi. En m'étirant, j'ai amené ma main jusqu'à son épaule et je me suis mis à la flatter. Ronrons immédiat de la part de mon petit marmouscule. Elle se lève alors, et pendant un moment j'ai peur qu'elle s'éloigne, mais au contraire, Paprika embarque sur mon oreiller et vient s'accoter sur mon épaule, sa tête contre mon menton. Bonheur!

Par contre, faudrait bien que je me me lève, moi! Ça fait 3/4 d'heure qu'A. est parti et que ma journée devrait être commencée. Mais je peux pas. Je suis vraiment trop bien avec Paprika sur mon épaule comme ça. Je paresse encore un peu (ça s'intitule "plaisirs coupables", non? ;)).

Je flatte distraitement Paprika, et je me mets à réfléchir. À tout, à rien. Mon esprit vagabonde distraitement, et je passe d'un sujet à l'autre, lorsque soudain, je suis heurtée par une certitude : "Check ben ça, ça va être de ma faute, c't'affaire-là"!

En fait, je peux difficilement expliquer ici de quelle "affaire" il s'agit. Parce que je ne sais pas à quel point c'est (et à quel point on veut que ça soit) "out in the open", et que je me suis toujours fait un point d'honneur pour respecter la vie privée des gens autour de moi dans ce blog. Je dirai donc juste qu'il s'est récemment passé quelque chose entre deux personnes que je connais, et que j'ai ce matin la certitude qu'une partie de la responsabilité de ce quelque chose va passer sur mon dos.

Délusion paranoïaque? Probablement. Moi je me dis que c'est plus du "once bitten, twice shy".

Au fond, et c'est ce qui est le pire là-dedans, c'est que ça ne devrait avoir aucune importance. Ça fait un bout de temps que j'essaie de me détacher de ce genre de choses. Que j'essaie de me foutre de ce qui se dit sur moi autour. De ne pas me laisser affecter parce ce que l'on pense de moi, par ce qu'on raconte sur mon compte. Je vous en ai déjà parlé, et je trouve encore ça dure de ne pas être blessée, vexée, en colère quand ça m'arrive. En ce moment, ma défense, c'est d'en rire. De tourner ça en running gag, en joke, etc. Et ça aide un peu. Mais ultimement, je voudrais juste que ça ne me préoccupe simplement plus du tout. De ne plus m'inquiéter. De ne plus anticiper...

Mais bon, pour ce coup-ci, j'y arrive pas vraiment. Peut-être que d'ici quelques jours, je n'y penserai même plus, mais pour le moment, ça me préoccupe. Mais attention, pas de la façon dont on pourrait le croire (et j'imagine que vous me voyez venir, vu le titre de cette entrée)! En fait, j'ai juste terriblement envie d'avoir raison.

Il est là, mon second plaisir coupable. J'ai juste terriblement envie que ça vienne à mes oreilles qu'on me fait porter une partie de la responsabilité de la situation, et de pouvoir m'écrier triomphalement : "I told you so"! Ça me ferait plaisir : un gros pied de nez au monde. AM est capable d'avoir raison, des fois! En fait, c'est même pourquoi je suis en train d'écrire ce post. Juste pour avoir une preuve de mon anticipation. Bon c'est tellement flou mon affaire, que ça ne donne rien, mais bon... Comme je vous dit, je suis pas tellement raisonnable en ce moment.

En fait, cette situation, elle découle vraisemblablement d'autre chose. J'ai déjà, par le passé, vécu une situation semblable que je n'avais pas vu venir, et j'ai été inondée de reproches sur le cas. Ce qui se passe en ce moment implique aussi une personne qui m'a déjà compliqué la vie par le passé, et j'ai toujours eu l'impression que ces complications n'ont toujours été, pour plusieurs des gens autour de moi à tout le moins, que le fruit des mes torts exclusivement. En plus, l'affaire actuelle, je l'avais plus ou moins anticipée et j'aurais voulu que mon expérience influence la situation, ce qui n'a pas été le cas... Bref, cette situation vient titiller en-dedans de moi plusieurs frustrations jamais exprimées, et j'ai cette impression agréable/désagréable que, si ce que je prédis se réalise éventuellement, ça va être un baume sur toutes les autres plaies...

C'est absurde, je sais. Ça n'est pas un triomphe de mon égo qui va arranger quoi que ce soit, qui va changer quoi que ce soit. Mais deep down, j'ai juste envie d'être arrogante, d'être égoïste, d'être méchante. Juste pour cette fois. Juste parce que je me suis fait chier longtemps sur tout ce que je j'ai conté là-haut, et que là, je voudrais m'écrier : "Si j'ai raison là, j'avais p't'être un peu raison dans le reste aussi non"?

Lol! Je relis ce que j'écris et je me fais l'effet du petit chien qui jappe et qui veut toujours avoir le dernier mot... Pathétique...

En fait, et je réfléchis au fur et à mesure que j'écris (pardon, lecteurs et lectrices, pour le manque de cohérence de cette entrée!), je pense que je suis vraiment juste tannée d'être la gentille fille. Celle qui a le dos large et qui encaisse sans rien dire, en s'excusant et en excusant les autres. Ces temps-ci, y'a certaines personnes qui ont épuisé ma dose de patience qui leur était accordée, et quand il se passe quelque chose avec ces personnes-là (qu'elles me font mal ou qu'elles font mal à quelqu'un que j'aime), je me mets tout de suite en colère, je m'impatiente, je bouillonne. Pas terrible. Parce que souvent, l'offense ne "mérite" pas la réaction qu'elle génère.

Bref, ma première conclusion, c'est : "arrêter de laisser les choses s'accumuler". Vous avez compris? Quand quelque chose va me faire chier, je vais essayer de le dire tout de suite à la personne concernée! Soyez prévenu, lol! ;oP (Le pire, en fait, c'est que je sais bien que les gens qui lisent ce que j'écris ici ne sont pas ceux qui risquent de provoquer ma colère).

Ma deuxième conclusion c'est : "c'est grave de faire quelque chose de mal à AM". Parce qu'une autre partie du problème, clairement, c'est moi. Généralement, quand quelqu'un fait quelque chose qui me fait du tort (même à répétition), j'ai tendance à faire comme si de rien était. Parce que je me dis que ça n'est pas correct d'être fâchée. Parce que je veux pardonner. Parce que je ne veux pas faire mal à personne. Parce que je me dis : "laisse faire, c'est pas grave". Alors j'encaisse. J'endure. Je ferme ma gueule. Jusqu'au point où, ma foi, je finis par écrire des pages et des pages ici! ;oP Et ça n'aide pas du tout, parce que la personne qui me fait suer reste dans l'ignorance de ce qu'elle fait, et qu'elle recommence. Et que moi, je ne suis pas parfaite (je n'ai pas à l'être!), et ça m'affecte même si je ne le voudrais pas.

En tout cas... Ça commence à être vraiment le fourbis ici, alors, je crois que je vais arrêter là. Merci à vous si vous avez eu la patience de lire jusqu'ici! ;)

La seule chose que je tiens à dire, c'est que je pense que je vais quand même m'accorder mon petit plaisir coupable. Si les choses se passent comme je l'entends (et que j'en ai vent, bien sûr), je vais me le permettre, mon : "j'vous l'avais dit"! Ça n'apportera sûrement rien d'autre qu'une satisfaction malsaine, mais tant pis! Tant pis, si c'est pas raisonnable! Tant pis, si c'est pas constructif! Je suis tannée d'être toujours la gentille fille. Cette fois-ci, je me le permets. Après ça, il ne me restera peut-être qu'à le regretter, mais tant pis pour ça aussi, gnah! ;oP

Sinon, si jamais ça ne tourne pas comme je l'avais entendu, ben, il ne me restera qu'à vous pondre un "Mea Culpa" qui sera, je l'espère, plus cohérent que ce message si!