Friday, May 22, 2009

Wuzza wazza?

Je viens de terminer le livre "Julia - le cerlce infernal" de Peter Straub.

Un livre correct, satisfaisant. Surtout une histoire d'ambiance. Je l'avais lu étant jeune. Récemment, ma mère a fait du ménage dans la bibliothèque familiale et avait mis de côté des livres qu'elle voulait donner. "Julia" en faisait parti, et de le revoir m'a donné envie de le relire. Il ne m'en restait qu'un vague souvenir.

Je lis beaucoup, rapidement. Je m'imprègne de l'atmosphère d'un livre, mais je n'en retient généralement que les grandes lignes. Et encore... Ma déficiente mémoire ne fait pas exception ici!

"Julia", c'est le premier roman d'horreur de Peter Straub. Une histoire assez classique (surtout aujourd'hui, alors que les clichés s'accumulent), mais sûrement dotée de plus d'originalité si on la replace dans son contexte. Histoire de fantômes. Poltergeist. Appelez ça comme vous voulez. J'avais presque terminer de le lire avant de me coucher (j'y ai consacré une partie de l'après-midi). J'avais envie de le terminer ce soir. Ça s'est étiré un peu, finalement.

Je vous dépeints la scène. A. dort. Il est brûlé, un peu grippé, et il a une grosse fin de semaine en avant de lui. Je suis couchée à côté de lui, le drap me couvrant à peine la moitié du corps. La chaleur de la journée s'étant infiltrée dans l'appartement, malgré mes précautions. Dommage... Je lis avidement. Je veux finir ce livre avant d'éteindre. Il ne me reste que quelques chapitres. Ça n'est pas totalement déraisonnable (en fait, si, mais je m'en fous).

J'entends soudain un bruit. Des voix, en fait. Une conversation? C'est fort. Étonnamment fort. En anglais, je distingue. J'ai alors une vision de deux personnes, campées sur le bord de la porte de l'appart, qui jase éhontément. Probablement des clients du bar pas très loin qui vont fumer dehors et qui se réfugient de la pluie ou du vent sur le pas de ma porte. Ça ne serait pas la première fois.

Je distingue quelques mots, par-ci par-là. Définitivement pas une conversation. Le ton des voix a quelques choses qui tique. On dirait... De la pub? Nouvelle vision. Une voiture qui attend à la lumière au coin, avec le son dans le tapis. Je soupire. Y'en a qui ont vraiment pas le sens de la décence. J'attends. La lumière va bien virer au vert un jour, et le bardas va s'atténuer. J'attends. Je crois un moment que le volume diminue, mais ce n'est que momentané. Grmbl...

Soudain, je crois reconnaître une musique. Un jingle. Ce n'est pas la radio, mais la télévision. Ma voisine? Elle est venu ce soir m'avertir qu'elle s'absentait pour la semaine (elle était sur son départ). Ça ne peut tout de même pas être en haut...

Je me lève. J'ouvre la porte de ma chambre et je suis immédiatement surprise de voir de la lumière dans le salon. Je fronce les sourcils, et recule d'un pas. "Chéri!?" j'appelle. A. entreouvre les yeux. "Y'a la télé qui s'est allumée toute seule dans le salon", je poursuis. A. se relève sur ses coudes et me dévisage. "Je vais aller voir, que je lui dit, mais je voulais juste que tu sois réveillé parce que si y'a quelqu'un qui est entré et qui fait son fin, je veux que tu sois apte à intervenir".

Au fond, je n'y crois pas moi-même. Qui serait assez imbécile pour s'introduire chez quelqu'un en pleine nuit et allumer la télé?

Il n'y a personne, bien sûr. J'éteins la télé et retourne dans ma chambre. "C'est probablement la tv qui a perçu un mauvais signal, avance A.. Ou c'est les batteries du télécommande qui sont faibles. J'ai eu toute les misères du monde à fermer la télé avec la manette. Y'a peut-être eu un build up et le contact vient de passer". Je hausse vulcainement un sourcil. Logique. Plus, en tout cas, que l'idée stupide qui me taquine le subconscient...

J'essaie la télécommande et en effet, il me faut peser allègrement sur le piton power avant d'obtenir quoique ce soit comme effet. Bon... Je mets les batteries de la manette sur la charge, et me recouche, reprenant ma lecture.

Je déteste quand mon subconscient s'emballe de la sorte. J'ai beau y mettre tout mon être rationnel, je ne peux empêcher mon coeur de se serrer, mon pouls de s'accélérer, et mon imagination de se lâcher lousse. Je me martèle la tête : pas d'imbécilité, ça existe pas les fantômes! Ma tête n'a pas besoin d'être convaincue, au fond, mais je n'arrive pas à bloquer les réponses émotionnelles que de telles idées (aussi éphémères soient-elles) provoquent. Je sais que c'est totalement impossible, irréel, farfelu, etc, et pourtant, j'ai peur. Grmbl... C'est insultant!

La leçon à retenir de tout ça : assurez-vous de ne pas avoir de télécommandes fantaisistes lorsque vous lisez des histoires de fantômes. C'est mauvais pour l'imagination! ;oP