C'est drôle, les choses qu'on s'impose, des fois.
Y'a pas tellement longtemps, sur Facebook, j'ai eu un Friend request d'un gars qui était au primaire avec moi, et que je n'ai pas vu depuis environ 20 ans (ça ne me rajeunit pas, tout ça...). C'était un garçon gentil, timide au possible, avec un talent en dessin inimaginable. Il avait une drôle d'allure, aussi. Tout petit, avec la peau un peu frippé, les yeux creusés, les cheveux noirs et raides. C'était un peu un outcast, il n'avait pas de people skill, mais comme j'étais plus ou moins dans la catégorie outcast aussi, on s'était plus ou moins lié d'amitié. Je dis ça comme ça parce que, petite, j'étais plutôt solitaire et je ne me liais pas facilement avec les gens. J'avais ma petite soeur de qui j'étais plus proche que je n'aurais pu l'être de toute autre personne, et ça me comblait amplement.
C'est un peu comme ça encore aujourd'hui, je dois dire. Je suis toujours hyper proche de ma soeur (et maintenant je le suis aussi de mon frère). Je suis quand même plus sociable que je ne l'étais (même si je suis encore plutôt effacée), et j'ai maintenant plusieurs véritables ami(e)s, mais mon cercle social reste assez restreint. Par choix. Parce que les ami(e)s que j'ai me comblent déjà et que je n'ai jamais vraiment envie d'être entourée de myriades de gens. Je suis "privée", faut croire...
Anyway, je m'égare. Le type en question, donc (je vais l'appeler D.), m'envoie un Friend request sur Facebook, avec un message à mon attention. Ce message, je le lis d'abord en souriant, puis, en fronçant les sourcils. Parce que si au départ j'étais contente d'avoir des nouvelles d'un ancien camarade, ce que le message de D. contient me trouble. Ça a quelque chose d'intuitif, ce trouble. Un inconfort, je dirais. Dans son message, D. me dit que je suis une des cinq seules personnes qu'il avait envie de retrouver sur Facebook. Il me dit aussi qu'il n'a jamais cessé de se demander ce que je devenais, et que chaque fois qu'il passait devant mon ancienne maison, il ne pouvait s'empêcher de penser à moi. Rien de particulièrement troublant, je le concède. Or, ce qui me dérange dans tout ça, c'est que les gars de ma classe écoeuraient D. (et moi aussi par la même occasion) en disant qu'il était éperduement amoureux de moi. À l'époque, ça ne me faisait rien, puisque D. me disait que c'était pas vrai et que je le croyais, mais maintenant...
En fait, je crois que cette soudaine méfiance vient du fait que j'ai déjà repris contact avec un gars qui était amoureux de moi à une certaine époque, et que ça a été une expérience qui s'est avérée désagréable au possible au bout du compte. Chat échaudé craint l'eau froide, qu'on dit. Ou bien, once bitten, twice shy.
Bref, appellez ça de la paranoïa si vous voulez, mais ça m'a fait peur. J'ai eu l'impression définitive que, si ce type pensait à moi depuis tout ce temps, et que j'étais une des seules personnes qu'il voulait revoir, c'était probablement parce qu'il s'imaginait que je pouvais encore penser à lui moi aussi, et qu'il espérait tenter sa chance avec moi. Après tout, s'il n'avait pas changé, il n'avait probablement pas plus de succès avec les gens aujourd'hui qu'avant, et qui sait s'il avait jamais réussi à se trouver une compagne, ne serait-ce qu'une fois dans sa vie. Bref, j'avais pas envie de seulement prendre la chance de lui répondre, juste au cas où mon instinct était bon. Once bitten, twice shy, je vous l'ai dit.
Et bien, franchement, je me suis sentie hyper coupable pendant plusieurs jours. J'arrêtais pas de me dire que je n'étais pas correcte de poser un jugement gratuit du genre, que je m'inventais des peurs pour rien, que ça n'était pas vraiment correct pour D. (qui voulait probablement seulement avoir de mes nouvelles et savoir ce que je devenais) de l'ignorer de la sorte pour un caprice, que je devrais plutôt profiter de l'occasion pour renverser la vapeur et faire face à ma peur de revoir un gars qui aurait peut-être eu des sentiments pour moi à l'époque, etc, etc.
J'avais vraiment l'impression que je devais lui répondre, coûte que coûte. J'en ai parlé avec ma mère, tellement ça me tracassait. Au départ, je crois qu'elle se disait un peu comme moi que je ne devait pas laisser une mauvaise expérience avec un ancien amoureux m'influencer de la sorte, puis, elle a fini par me dire : "Pourquoi tu ne te fis pas à ton instinct? Clairement, tu n'as pas envie de reprendre contact avec cette personne, alors pourquoi tu t'en fais autant"?
Et au fond, c'est là que je me suis dit : "Je ne lui dois rien, à ce type". Moi aussi, j'ai retrouvé des gens sur Facebook qui n'ont jamais répondu à mes requests. Peut-être parce qu'ils n'ont pas envie de reprendre contact, peut-être parce qu'ils n'utilisent pas leur compte, qu'est-ce que j'en sais? Mais bon, c'est leur choix (ou pas), et tant pis! Alors, mon choix à moi, c'est de laisser faire. Si D. veut seulement des nouvelles, c'est dommage. Mais de mon côté, même si les chances sont hautement minimes que ce soit autre chose qui ait motivé D. à m'écrire, je n'ai juste pas envie de prendre le risque. Et puis, franchement, j'étais tellement obnibulée par toute cette histoire d'impression qu'au fond, j'ai oublié le plus important. J'en ai vu d'autre, sur Facebook, des gens que j'ai connu il y a longtemps, au primaire. Et je n'avais pas plus envie de reprendre contact avec eux qu'avec d'autres. C'est pas parce qu'on s'est connu à une époque qu'on est automatiquement obligé de reprendre contact maintenant. Les gens qui je voulais retrouvés, je les ai cherchés. Les autres, non. Alors, pourquoi je m'impose cette obligation de devoir rendre des comptes et donner des nouvelles à du monde que je ne voudrais pas vraiment revoir de toutes façons?
les Cavaliers
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est chargé d'ouvrir la route du Sud : avec un détachement de cavaliers, ils
ont p...
4 weeks ago
2 comments:
C'est un peu pour ça que je me suis désabonnée...
Je comprends ce que tu ressent. C'est pas évident à gérer et c'est vrai que tu ne lui dois rien. Si ton instinct te dit non, suit son conseil.
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